Stephane Hamard au Rallye du Maroc 2018 : Bienvenue au Maroc !

Le parcours de cette édition 2018 est conçu pour le plaisir, chaque journée les pilotes évolueront sur des terrains très variés, dosage calculé de pistes techniques, rapides, sablonneuses, de dunes ou encore de navigation.

Un accent tout particulier est apporté à la qualité des pistes, en évitant au maximum les portions cassantes à même de détruire les véhicules ou à se faire mal comme l’indique David Castera l’organisateur de l’épreuve et ancien Directeur Sportif du Rallye Dakar et Directeur Adjoint des sports Mécaniques.

Un parcours tracé pour le plaisir de la conduite

Stéphane Hamard :

“C’est toujours un plaisir de retrouver le Maroc pour cette ambiance si particulière de la caravane des Rallye-Raids.
Sitôt arrivé à FES ce matin de bonne heure, je suis allé au parc de travail pour y retrouver ma HUSQVARNA 250 TEi qui a voyagé dans le camion de l’organisation, qui a “ramassé” les motos des concurrents “malle sans assistance”, c’est-à-dire des pilotes moto qui viennent sans assistance, et juste une malle “avec tout dedans !”.
J’ai encore beaucoup de travail car il me faut monter tout le matériel de navigation…
J’installe une alimentation pour le road-book électronique et l’iritack;
Je fixe un support road-book sur le tableau de bord, j’installe les 3 differentes antennes, le support iritrack, le dispositif de sécurité Sentinel etc, bref, je prépare tout le matériel et les nombreux fils qui arrivent au tableau de bord, c’est un vrai défi ! Surtout avec les quelques outils que j’ai amenés avec moi, et même si j'”abuse” des colliers rylsans, je m’en sors finalement pas trop mal, sous un gros soleil. Je finis la journée sur les rotules, mais la moto est quasiment prête pour passer les vérifications prévues demain apres-midi pour moi.
Une bonne douche et au lit !!”

Étape 0.

“Pour commencer le Rallye du Maroc, on commence par prendre ses marques sur un prologue de 10 kms, bien pratique pour valider sans trop de risque tout le matos. Ça permet de corriger les mauvais montages, les oublis et autres mauvaises options sur la moto, sans compromettre une place au classement.

Après 20 kms de liaison, je me présente sur la ligne de départ chrono, et la technologie avance…. Ce n’est plus un commissaire qui vous annonce le décompte, mais une machine qui ne fait pas un bruit.. Comme j’étais un peu “juste” au niveau de l’estomac, je m’enfile une barre avant d’avoir la fringale. Mais il faut croire que je ne suis pas assez affamé, ou peut-être trop détendu, le panneau “GO” s’affiche, magnifique (! 😁), mais justement, je ne suis pas tout à fait prêt. En un instant, je me mets en mode racing, et la HVA 250 TEi bondit dans le faux plat de la ligne droite de départ, avec le son si caractéristique d’un 2 temps qui cherche à rattraper les 2 secondes perdues à goinfrer son pilote. 😎
Le prologue est une succession de virages très piegeux, sur une piste de gravillons, sans aucune navigation. Je ne régale à relancer à l’embrayage, encouragé par les spectateurs curieux d’entendre un 2 temps. Pas très efficace, mais au moins, je fais le spectacle !
Dans les 10 minutes que dure ma spéciale, j’ai le temps de doubler 3 pilotes; C’est pas trop mal, je ne suis pas tombé et je me suis vraiment amusé; Ça promet !
Résultat en Enduro Cup : 6.
Pas mal, mais ce n’est pas sur 10 kms qu’on va faire la course…
Demain départ à 5h30, et déjà des dunes… il va faire très chaud.”

Étape 1

Cette première journée nous amène de FEZ à ERFOUD.
Ce matin départ à 5h30; il fait nuit et un peu froid par moments sur la route de liaison.
Départ de la première spéciale sous un gros soleil. On part direct sur une successions de pistes pleines de cailloux, typique du Maroc.
Je fais connaissance, en quelque sorte, avec la HVA 250 TEi sur les pistes désertiques. C’est vraiment une curiosité sur le rallye, je suis d’ailleurs le seul concurrent en 2 temps. Si au départ, ce type de moto n’est vraiment pas adapté au rallye-raid, eh bien, je vais m’y adapter et tenter ce défi comme disent beaucoup de concurrents.

Je suis tout de suite déstabilisé par le manque d’assise de la moto sur ce terrain et ce n’est pas évident de la tenir à haute vitesse, ça saute de partout. Mais je comprends vite les avantages de son caractère… Je vais être très réactif; Et surtout, les freinages sont super faciles ! Elle est tellement légère que, ce que je perds en stabilité à haute vitesse, je le compense par des freinages super courts ! Quelle facilité dans les surprises du terrain, je peux changer de cap au dernier moment, c’est vraiment un autre pilotage.
Première spéciale de 100 kms et… premiers jardinages ! Damned, je me perds tout seul en cherchant un waypoint masqué. Je tourne, je vire, je reviens 3 fois sur mes traces ! Que de temps perdu. 1er ravitaillement essence au km 53, je remarque que ma chaîne est un peu détendue, bof pas grave je verrais ça ce soir.
Sauf que dans la 2eme partie de spéciale, je l’entends qui fait un bruit de plus en plus inquiétant. Je lève le pied pour rallier l’arrivée sans m’arrêter. Après l’arrivée, je me rends compte qu’un tendeur de chaine a pris un gros impact et s’est dévissé petit à petit. Je répare, c’est pas bien grave et je pense avoir malgré tout réussi ma première spéciale.
Ensuite. 2eme liaison de 200 kms pour le départ de la 2eme spéciale. Mais avec le temps passé à réparer, je dépasse le temps imparti pour me rendre au départ de la spéciale 2 ! Les pénalités vont arriver ce soir…
La 2eme spéciale est une alternance de pistes rapides et de franchissement de dunettes. Avec le soleil couchant, ça devient très fatiguant, et je sens que l’effort commence à durer… Ça va laisser des traces chez les motards…
Pour finir, dans les 20 derniers kms, je me paume encore dans une végétation dense.
Pressé de passer la ligne d’arrivée, je sais que c’est une mauvaise journée pour moi.
Arrivée au bivouac sous une tempête de sable, avec un orage… Sur une rafale de vent, ma moto tombe de sa béquille et casse le levier d’embrayage ; alors que je n’ai pas chuté de la journée… Une mauvaise journée je vous dis

Résultats – Etape 1 – 2018 Rally du Maroc

Results Stage 1
Pos. Rider Num Nation Team Time/Gap
1 Price Toby AUS Red Bull KTM Rally Factory Team 2:13’18
2 Walkner Matthias AUT Red Bull KTM Rally Factory Team +2’48
3 Sunderland Sam GBR Red Bull KTM Rally Factory Team +6’13
4 Goncalves Paulo 4 POR Monster Energy Honda Team +8’47
5 Brabec Ricky 11 USA Monster Energy Honda Team +13’19
6 de Soultrait Xavier FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +13’45
7 Cornejo José Ignacio 15 CHI Monster Energy Honda Team +14’23
8 Van Beveren Adrien FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +16’14
9 Svitko Stefan SLO Slovnaft Team +18’11
10 Caimi Stefano ARG Honda Argentina – MEC Team +19’04

Rider Standings
Provisional standings after Stage 1
Pos. Rider Num Nation Team Time/Gap
1 Price Toby AUS Red Bull KTM Rally Factory Team 2:22’05
2 Walkner Matthias AUT Red Bull KTM Rally Factory Team +2’58
3 Sunderland Sam GBR Red Bull KTM Rally Factory Team +6’26
4 Goncalves Paulo 4 POR Monster Energy Honda Team +9’08
5 Brabec Ricky 11 USA Monster Energy Honda Team +13’34
6 de Soultrait Xavier FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +14’13
7 Cornejo José Ignacio 15 CHI Monster Energy Honda Team +15’44
8 Van Beveren Adrien FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +16’33
9 Svitko Stefan SLO Slovnaft Team +18’45
10 Caimi Stefano ARG Honda Argentina – MEC Team +19’40

Étape 2 : Erfoud-Erfoud

“Ce matin 8h, c’est parti pour une boucle de 300 kms autour d’Erfoud. Après une petite liaison de 20 kms, on commence par de la piste rocailleuse. Et dès le km 8, en prenant en hors piste pour doubler une moto, je me tape un gros caillou et…je fais un OTB ! Traduisez par “Je passe par devant le guidon”. Rien de cassé mais ça commence mal, la fourche est vrillée grave et j’attaque les dunes le guidon presqu’en butée… Je ne m’arrête pas pour réparer, je pense qu’à force de travailler en amortissement, la fourche va se redresser petit à petit.
Bon au fait, je ne vous ai pas parlé du nouveau road-book électronique, qui est réservé aux “Enduro Cup”. Au lieu du bon vieux papier, le road-book est numérisé sur le boîtier GPS.
Le boîtier GPS nous sert à lire les cap, mais surtout sert à enregistrer un tas d’infos style position, vitesse etc, visible à tout moment par l’organisation.
Et donc, en plus des infos habituellement visibles, ils ont ajouté le road-book, et que forcement, il faut tout faire rentrer sur un écran de 6 pouces en gros. En fait, les cases du road-book sont dessinées si petites qu’il me faut parfois m’arrêter pour lire… C’est vraiment un raté, mais c’est une première, et il faudra l’améliorer… En attendant, c’est assez dangereux car ça oblige à passer beaucoup plus de temps les yeux sur ce boîtier (plutôt que sur la piste ! lol)

Je ne voulais pas en parler hier en prétexte pour le WP manqué…mais… (c’est une conséquence).

Impossible de mémoriser plusieurs cases à l’avance comme avec le papier, mais je m’adapte…Du coup, ça roule moins vite mais c’est pareil pour la plupart des Enduro Cup. (“La plupart” car tous n’ont pas pris cette option).
Bon, on retourne sur les pistes, très intéressantes, et vraiment typiques du Maroc. C’est une alternance de pistes pleines de cailloux, des oueds asséchés à remonter, et de passages de dunes. Voilà le programme de la journée, entrecoupé de 3 ravitaillements essence.
Finalement, ça se passe plutôt bien et mis à part 3 petits égarements, ça roule !
Je me suis régalé sur cette variété d’étape. J’exploite de mieux en mieux le potentiel de ma moto, tout va pas mal.”

 Stage 2 Results
Pos. Rider Num Nation Team Time/Gap
1 Walkner Matthias AUT Red Bull KTM Rally Factory Team 3:26’48
2 Price Toby AUS Red Bull KTM Rally Factory Team +2’46
3 Quintanilla Pablo CHI Husqvarna Factory Rally Team +4’11
4 Brabec Ricky 11 USA Monster Energy Honda Team +4’20
5 Caimi Franco ARG Yamalube Yamaha Official Rally Team +4’26
6 Goncalves Paulo 4 POR Monster Energy Honda Team +7’03
7 Santolino Lorenzo SPA Sherco TVS Rally Factory +10’27
8 de Soultrait Xavier FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +12’07
9 Van Beveren Adrien FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +18’44
10 Short Andrew 12 USA Husqvarna Factory Rally Team +21’13
11 Metge Adrien FRA Sherco TVS Rally Factory +21’56
12 Cornejo José Ignacio 15 CHI Monster Energy Honda Team +23’14

Rider Standings
Provisional Standings after Stage 2
Pos. Rider Num Nation Team Time/Gap
1 Price Toby AUS Red Bull KTM Rally Factory Team 5:51’39
2 Walkner Matthias AUT Red Bull KTM Rally Factory Team +0’12
3 Brabec Ricky 11 USA Monster Energy Honda Team +11’53
4 Goncalves Paulo 4 POR Monster Energy Honda Team +13’25
5 Caimi Franco ARG Yamalube Yamaha Official Rally Team +21’20
6 Quintanilla Pablo CHI Husqvarna Factory Rally Team +23’31
7 de Soultrait Xavier FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +24’34
8 Van Beveren Adrien FRA Yamalube Yamaha Official Rally Team +32’31
9 Santolino Lorenzo SPA Sherco TVS Rally Factory +33’53
10 Cornejo José Ignacio 15 CHI Monster Energy Honda Team +36’12

Étape 3.

Autant vous l’avouer tout de suite, on a eu affaire à une grosse journée.
Je pars ce matin à 9h. Et d’emblée, j’adopte une stratégie : je roule moins vite et je me concentre sur une navigation impeccable. Car avec ce road-book électronique, je dois être beaucoup plus le “nez dessus”

Au début, c’est une succession de pistes plutôt rapides, et avec juste une petite erreur sur 200 metres, je me retrouve bien placé au 1er ravitaillement, en ayant “amarré” quelques pilotes un peu brouillons. Le coup classique, c’est un pilote rapide qui vous double en faisant une grosse poussière, et que vous retrouvez quelques kms plus loin… Et qui au bout de 2 ou 3 fois comme ça, comprennent qu’il vaut mieux “sucer la roue” (suivre) d’un mec qui pige la nav… (j’dis rien car je l’ai bien fait aussi à mes débuts -lol) On attaque ensuite un champs de dunes “assez gentilles” et j’enchaîne sur un rythme régulier. Il a beaucoup plu ici les précédents jours, et les oueds sont parfois bien profonds. Et justement, à la sortie d’un oued, il me faut trouver un waypoint masqué. Mais (on échangera ce soir là-dessus avec d’autres pilotes, il semble que le road-book n’était pas super…) impossible de s’y retrouver ! Et on est vite à 15 pilotes en gros, à tourner dans tous les sens autour d’un oued avec les berges piégeuses, pleines de vase. Je vais tourner 20 minutes en vain, et je ne dois mon salut qu’à PETERHANSEL qui nous a rejoint avec son SSV (Side by Side Vehicle) et qui nous ramène sur l’entrée d’un autre oued, et nous “libère” . 

Suite à une succession de hors piste très fatiguants, on a droit à une grosse portion de dunes pas évidentes. Il fait super chaud et, si ça se passe plutôt bien avec ma HVA 250 TEi , je trouve ça INTERMINABLE, et pourtant je commence à bien connaître ces difficultés. Sur les 10 dernières dunes en gros, la moto commence à “couper” en pleine charge. Damned, j’angoisse, mais je pense qu’il fait vraiment trop chaud pour la bougie… Je m’arrête donc 2 minutes en haut d’une dune, par 2 fois, pour faire descendre la température, et ça repart. Mais je dois rouler à l’économie et bien m’appliquer à rouler super souple. Sorti des dunes, on a de longues pistes sur des plateaux, et j’en profite pour “enrouler” tout en douceur pour bien ventiler le moteur. Je sens la chaleur extrême à travers les bottes… Je suis un peu inquiet du traitement que j’ai fait subir à ma moto, je n’aime pas ça. Mais elle a l’air de ne pas m’en vouloir, elle reprend son bruit normal.
Pour finir, on replonge dans une dernière sections de dunes, c’est vraiment dur. Depuis un bon moment, j’ai faim, j’ai les lèvres meurtries par la chaleur et la poussière, et je rêve d’un coca frais ! 300 kms dans ces conditions, je lutte pour finir, je touche les limites, je suis mort !
L’arrivée est jugée au pied des dunes, c’est bon, on arrête tout et on fera la mécanique bien plus tard… lol
Ce soir, c’est bivouac au milieu des dunes, c’est majestueux.

[Images: DPPI – Rally Zone – EnduroMag]

Étape 4.

Aujourd’hui, c’est la 2ème partie de l’étape marathon. Les motos ont été mises en parc fermé à l’issue de l’étape d’hier et seuls les pilotes peuvent intervenir sur leur moto, avec les outils embarqués. Autant dire que ça ne change rien pour moi. Lol. J’ai toujours tous les outils nécessaires sur moi pour parer à toute intervention en journée, c’est plus prudent.
L’étape commence par des franchissements de dunes, puisqu’on a dormi en plein milieu !
Chaud donc, avec le lever du soleil. J’économise au maximum ma moto pour ne pas trop la faire forcer. Puis successions d’oueds empierrés et de franchissements de cols trialisants. Là-dessus, c’est vrai que je suis plutôt bien équipé : la 250 TEi fait merveille dans ces secteurs très techniques, et sa vivacité et légèreté m’économisent pas mal d’énergie. Juste après le 1er ravitaillement essence, je loupe une entrée d’oued sur ma droite, et je m’enquille 8 kms de détour… Mais ce sera ma seule petite erreur de nav de la journée, je roule très appliqué.
Encore 300 kms, c’est long ! Car après le 2eme ravitaillement, ce n’est que franchissements de dunes (C’est très rare d’en “bouffer” autant sur un petit rallye) et hors piste défoncé dans des oueds asséchés. Je suis “sec” !
Mais comme toujours, c’est après le 3ème ravitaillement que je retrouve une énergie de je ne sais où pour terminer en trombe. Avec Jonathan, un pote qui m’a rejoint juste après le dernier secteur de dunes, on s’arsouille comme des malades sur les derniers 40 kms ! Tellement à fond qu’il se prend un volume monstrueux sur une double compression…. Bon ça va, je le relève sans trop de bobo, il ne nous reste que 5 kms. Il faudra juste défroisser sa moto ce soir… Mais quel pied !!

Étape finale.

Ce matin, départ à 7h pour une première spéciale de 130 kms. Des le début, c’est une succession de pistes qui “partent dans tous les sens” et de hors-piste dans l’herbe à chameaux, très cassant ; C’est pas fini ! Il faut rester super vigilant. Je m’égare quand même 5 ou 6 kms dans un oued que j’aurais dû quitter plus tôt mais rien de grave. Au premier ravitaillement au km 65 (neutralisation de 10 min), je vois que je suis toujours avec les pilotes habituels. Sur la deuxième partie de spéciale, on enquille une série de pistes empierrées à flancs de montagnes, typiques du Maroc. C’est une succession de franchissements de cols, entrecoupés d’oueds pleins de sable mou et de gros cailloux dans les vallées. Mais alors, gaffe, car les falaises sont impressionnantes, et une courbe mal négociée ou un caillou qui vous envoie de côté pourrait vite devenir dramatique. Je suis plutôt à l’aise avec ma petite moto, et je double pas mal de pilotes, surtout dans les descentes. Ma moto est assez volage mais aussi plus réactive, et je freine mieux, je peux plus facilement anticiper les situations dangereuses.
Même si on se fait tabasser en permanence par les cailloux, la navigation est facile. C’est un plaisir de pilotage technique.
Fin de la première spéciale du jour, on part pour 200 kms de liaison goudron. Mais le souci, c’est que la pluie va s’inviter… Et comme on est dans le moyen Atlas, alors que personne n’a pensé à s’équiper (Je roule sans manche de veste), on est vite transi de froid. Et il ne faut pas traîner car on a un temps imparti pour rejoindre vite la 2ème spéciale …
Sur un col, j’arrive sur un petit accident qui fait un ralentissement, une voiture devant moi pile brusquement, et à peine je touche mon frein que je perds la roue avant, et je m’étale sur le goudron… Mais la route est tellement glissante que je n’abime presque rien, ni fringues ni moto, juste un peu le protège-main. Vite remonté en selle, pas le temps de gamberger, je file, il fait si froid ici.
Au départ de la 2ème spéciale du jour, la pluie a cessé, et le bon côté des choses, c’est qu’on n’aura pas de poussière ! Mais je suis encore frigorifié. Il me faudra 7-8 kms en gros pour être à l’aise. On commence par des pistes grasses, assez rapides mais aussi défoncées par des fissures très glissantes. La navigation est facile et je suis plutôt pas mal avec ma petite moto, mais attention, c’est très piégeux. Dans ce type de terrain, je me fais dépasser par un SSV qui, avec ses 4 roues, ne craint pas la chute et peut avaler les crevasses facilement. Mais finalement, les pistes se resserrent et on entre dans une forêt magnifique. La terre est super, et la piste est dessinée entre les arbres, c’est une véritable spéciale d’enduro. Dans cette configuration, je reviens sur le SSV, amusant. Je suis beaucoup plus à l’aise que lui évidemment, dans ces enfilades assez serrées. Et alors qu’on n’imagine jamais revenir sur un “4 roues” je me surprends à lui coller au train ! Sans doute m’a-t-il vu dans son rétro (et/ou entendu mon 2 temps rageur derrière 😁), croyez-moi ou non, dans une forte courbe à gauche, il se déporte très légèrement sur l’extérieur, et je profite de l’ouverture pour prendre appui sur sa roue arrière, pour virer et me relancer dans une montée en régime terrible, et me propulser devant ! Mort de rire ! J’y crois pas ! Je viens de me faire un block-pass sur un SSV !!! Je suis éclaté re rire sous mon casque, ça restera un souvenir inoubliable. Dans cette euphorie, j’enchaîne la piste avec bonheur et je m’eclate jusqu’à la fin de cette trop courte speciale de 30 kms. Je finis 6ème Enduro Cup de la journée.
Nous sommes très bien accueillis sur le podium d’arrivée de ce Rallye du Maroc à IFRANE, qui vient aussi clôturer le Championnat du Monde des rallye-raids 2018. C’est toujours un sentiment paradoxal qui m’envahit, à la fois le bonheur d’en avoir enfin terminé, et à la fois la nostalgie de bientôt quitter toute la caravane du rallye où l’on fait toujours plein de rencontres enrichissantes.
Je termine 9ème en Enduro Cup et 1er Vétéran.
A bientôt ? 😉…

PS : Pour ceux qui se posaient la question de la fiabilité d’une HUSQVARNA 250 TEi, le test grandeur nature est validé ! Aucune intervention si ce n’est le petit entretien. Testé et approuvé par votre serviteur.